2009-02-02

Schadenfreude

Extraordinaire le nombre d'ami(e)s en France qui m'appellent et évoque, au détour d'une conversation, le supposé naufrage de la Grande Bretagne avec la crise financière (les banques au bord de la faillite et le pound qui dévisse grave).

Quelques années auparavant et jusqu'à récemment, les média français ( et continentaux ) avaient porter ce pays aux nues et le président de la France l'a même érigé en modèle en mars 2008. On parlait de Londres, de ses goldens boys, d'une prospérité extraordinaire, d'un esprit business hors du commun. Cette image d'Epinal colportée par les média, entretenue par les expatriés et soit-disant démontrée par les acquisitions immobilières des anglais sur tout le continent (en France et en Espagne notamment), a crée un mélange d'envie et de jalousie envers le Royaume-Uni.

Avec la crise, beaucoup se sont dit que c'était bien fait pour ces banksters anglo-saxons, véritables sangsues et fossoyeurs de la Terre. Des inconscients se sont mêmes félicités de la chute de la Banque d'investissements Lehman Brothers, de la débâcle de l'empire américain et ses satellites (UK, Islande, Irlande) et du chaos qui régne sur les marchés.

Ce sentiment qui consiste à rire ou se réjouir des malheurs d'autrui porte un nom spécifique: Schadenfreude. Des études (américaines, faut il le préciser) ont montré que ceux qui souffraient d'une très faible estime de soi et d'un manque de confiance, la ressentaient beaucoup plus que ceux qui avaient une plus grande estime de soi.

Ceux qui aujourd'hui sont au fond du trou ont été les grands vainqueurs de la période faste d'avant 2007 et seront à n'en pas douter les principaux bénéficiaires du prochain renouveau économique.

Parceque le chaos anglo-saxon, cet impression de désordre et de pagaille absolue que l'on observe dans leur économie et leur système financier cache tout simplement une très grande capacité à se réinventer. Quand le brouillard se dissipera, nous verrons des hommes et des femmes, flibustiers des temps modernes, fourbissant leurs armes pour repartir à l'assaut du monde.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ziar Baye Daouda Gueye !

Excellente reflexion, comme d'habitude suis tenté de dire. En tous cas, je le répéte, tu es plus intelligent que Kha et Ahmadou lo réunis ;-)

Bon j'ai juste une observation. Bien que je sache que le cadre exigu d'un blog ne permette pas toujours d'exprimer sa pensée dans toute sa plénitude, j'aimerai toutefois ressentir une interrogation de la viabilité du modèle de système en crise et proposé (grosso-modo) par l'Occident. Meme s'il demeure tout à fait possible, et meme probable, que des schémas de sortie de crise soient en oeuvre, il n'en demeurera pas moins que ce modèle, au-delà de tout "Schadenfreude", mérite une remise en cause profonde à maints points de vue. Pas seulement un "toilettage" des méthodes mais une intégration, au niveau fondamental ou supérieur, dans ses principes doctrinaux (liberté, morale etc.) des éléments à même de nous rendre notre "dignité" humaine et notre véritable "sens" dans l'univers. Ma conviction est que l'ablation de cette dimension primordiale chez l'homo-mondialis ne cessera de créer un vide philosophique cosmique autrement plus profond et plus dangereux que les trous noirs de notre subdconscient que sont ces "Schadenfreude".

Kheweul.